FORSEE : Indicateur évalué

Indicateur 4.2, 4.3, 4.4, 4.6, 4.7, 4.8

Coûts

Résultats

Valeur des indicateurs obtenue dans la zone pilote en % de la surface du type forestier.

table

Commentaires

Les indicateurs de "structure" forestière tels que le type de régénération et la naturalité ne présentent pas de variation à l'intérieur des types forestiers de la zone pilote, mais des réponses de type "tout ou rien".

Les autres indicateurs présentent des valeurs nulles car ces types de forêt (exotiques, de conservation) n'existent pas sur la zone pilote. De même le nombre d'espèces forestières menacées n'a pu être renseigné car il n'existe pas de liste "rouge" à jour et fiable, disponible à l'échelle régionale.

Problématique et amélioration

Les indicateurs de "structure" forestière ne sont pas assez détaillés pour apporter une information supplémentaire à la notion de type forestier. En revanche il est avéré que la stratification verticale des peuplements forestiers et la structure de leur sous-bois ont une influence sur leur biodiversité associée. Il conviendrait donc, notamment pour les forêts de plantation, de proposer des indicateurs de "structure" renseignant sur ces caractéristiques. Nous proposons par exemple de prendre en compte les classes d'âge ou de densité des peuplements, ainsi que le pourcentage de recouvrement du sous-bois.

L'indicateur fondé sur les surfaces d'essences exotiques est de type indicateur de "composition" des forêts. Il repose sur l'hypothèse que la diversité des espèces associées aux essences exotiques est plus faible que celle associée aux essences indigènes, ce qui n'est pas toujours le cas (par exemple la biodiversité associée au chêne rouge d'Amérique est bien plus riche que celle de l'if ou du houx) et souvent évolue au cours du temps (accumulation d'espèces s'adaptant aux essences introduites). Il ne se justifie donc pas en lui-même et devrait être inclus dans l'indicateur proposé précédemment sur le nombre d'essences de genres différents.

Les surfaces de forêts protégées pour la conservation des ressources génétiques ou la conservation de la nature sont évidemment un indicateur utile de biodiversité, encore faut-il qu'il y en ait! Par ailleurs il est reconnu qu'il existe des effets de seuils concernant la surface et la fragmentation des réserves biologiques. La question de savoir s'il faut beaucoup de petites réserves ou peu de grandes est loin d'être tranché.

L'indication du nombre d'espèces menacées est intéressante sur le principe mais pratiquement impossible à documenter. Ces espèces sont par nature en faible effectif et donc plus difficiles à échantillonner. Il est donc à la fois très compliqué d'en dresser la liste exhaustive (surtout si l'on souhaite s'intéresser à un grand groupe de taxons) et de vérifier son évolution. Rappelons que la liste rouge des espèces menacées sur Terre, telle que recensée par l'Union Mondiale pour la Nature, ne repose que sur le suivi de 3% du total des espèces connues, et que probablement seuls 50% du total des espèces sont connues. Il est aussi possible que ces espèces menacées présentent des caractéristiques particulières les rendant plus sensibles aux changements environnementaux et donc que la dynamique de leurs populations reflète mal celle de la biodiversité "ordinaire". Il apparaît donc que cet indicateur ne devrait être réservé qu'à un nombre limité d'espèces emblématiques, faciles à inventoriées et de grande valeur patrimoniale ou symbolique, en prenant garde de ne pas extrapoler ces indications au reste de la biodiversité.

Conclusion

Les indicateurs indirects fondés sur la diversité de "structure" horizontale (couvert du sous-bois, densité d'arbres) ou verticale (âge des arbres, stratification végétale) sont certainement utiles et complémentaires des indicateurs de "composition" forestière. Il convient cependant qu'ils soient plus précis pour être pertinents. Dans la zone pilote par exemple, la notion de naturalité et le type de régénération ne sont pas assez informatifs car redondants avec les types forestiers (bois de feuillus / plantation de pin). Nous proposons donc d'améliorer ces indicateurs de structure en définissant, en plus de la notion de régularité/irrégularité du couvert arboré, des classes d'âge (ou de densité) et des classes de recouvrement (ou de volume) de la végétation du sous-bois.

La surface des forêts de protection des ressources écologiques et génétiques est évidemment un indicateur pertinent pour la biodiversité mais il ne prend de sens que si ce type de forêts existe et que leur surface évolue. Ce n'est en effet pas parce qu'il n'y a pas de surface réservée à la protection de la nature dans un massif forestier que ce dernier n'abrite aucune biodiversité.

Le nombre d'espèces menacées (inscrites sur les listes rouges) est un indicateur délicat à utiliser car très difficile à renseigner et peu représentatif de l'évolution de la biodiversité globale ou "ordinaire". Il ne devrait être appliqué qu'à un nombre restreint d'espèces emblématiques, enjeu d'un débat entre les différents utilisateurs de la forêt.

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