Depuis 2010, on observe une reprise de l’exploitation des résineux en Espagne, au Portugal et dans le sud-ouest de la France. Cette opération permet la récolte d’une oléorésine riche en molécules de la famille des terpènes et des polyphénols ainsi que d’un acide résineux qui sont sécrétés lors de la cicatrisation. Elle contient notamment de la térébenthine, des alpha et bêta-pinènes et de la colophane. Ces composés présentent un intérêt pour divers domaines industriels, tels que les cosmétiques, les médicaments, la santé, les compléments alimentaires, les peintures, les carburants, et offrent une alternative à plusieurs molécules d’origine pétrolière. Relancer une activité d’exploitation est donc un levier intéressant à la fois pour fournir à la chimie du végétal des biomolécules d’intérêt et pour apporter une valeur ajoutée à la filière forêt-bois. Cependant, si plusieurs espèces de conifères largement répandues dans l’Est de la France fournissaient autrefois des térébenthines particulières, la relance de l’exploitation n’a pas encore atteint cette région.

Credit photo INRAe

Lauréat de l’appel à projets Mirabelle+ 2018 de l’Université d’excellence de Lorraine, le projet Gemm_Est vise à promouvoir l’exploitation des espèces de l’Est de la France afin de diversifier l’approvisionnement en biomolécules forestières. Pour atteindre son objectif, il entend fournir en deux ans les connaissances scientifiques et techniques préliminaires pour réaliser une première évaluation de l’intérêt de relancer cette pratique dans la région.

Gemm_Est prévoit d’étudier la production de résine de cinq espèces de résineux : le sapin (Abies alba ), le pin sylvestre (Pinus silvetris ), l’épicéa (Picea abies ), le Douglas (Pseudotsuga menziesii ) et le mélèze (Larix decidua et hybrides ), et dans un deuxième temps, de se concentrer uniquement sur les espèces les plus intéressantes en termes de qualité et de quantité de résine produite. La technique d’exploitation développée par la société Holiste, dans le cadre du projet BIOGEMME, sera utilisée. La technique consiste à faire de petites cicatrices, en évitant l’acide sulfurique, couramment utilisé pour retarder la cicatrisation, respectant ainsi la santé des tailleurs, des arbres et de l’environnement.

Pour atteindre ses objectifs, le projet Gemm_Est réunit 6 laboratoires et institutions de recherche, un comité consultatif composé d’acteurs de la filière forêt-bois ainsi que des experts en résine.

Vous trouverez plus d’informations sur le projet sur le site web ou sur les réseaux sociaux.

Auteur : Francis Colin, coordinateur du projet Gemm_Est.