+330535385257

Melampsora pinitorqua (Basidiomycota, Uredinales)

IEFC - Forest pests and diseases - Consult - <i>Melampsora pinitorqua </i> (Basidiomycota, Uredinales)

La rouille courbeuse des rameaux de pins

Melampsora pinitorqua (Basidiomycota, Uredinales)

Arbres hôtes

  • Les pins à deux aiguilles, particulièrement le Pin maritime (Pinus pinaster) et le Pin sylvestre (P. sylvestris).
  • Hôtes alternants : Populus tremula, P.tremula X alba.

Identification

Sur jeunes pins:
  • Au printemps, sur la pousse en croissance, présence de lésions sporulantes oranges (avec éciospores), parfois précédées d’une décoloration (Photo 1 et 2).
  • Dessèchement et courbure des pousses qui peuvent prendre l’aspect d’une bayonnette (Photo 2 et 3).
Seule la forme sporulante est typique de M. pinitorqua. Aucune autre rouille n’est décrite sur rameaux de pins. Par contre, des déformations de pousses peuvent être causées par des insectes tel que la tordeuse des pousses des pins européens (Rhyacionia buoliana), mais, dans ce dernier cas, la galerie creusée par l’insecte dans la pousse peut être observée.

Sur peuplier tremble :
  • En été, pustules orangées sporulantes (avec urédiospores) sur la face inférieure des feuilles.
  • En automne, croûtes noires (avec téliospores) sur la face inférieure des feuilles sénescentes.
  • Quatre espèces de rouille ont comme hôte alternant les trembles et ont des aspects morphologiques très voisins: M. pinitorqua, M. larici-tremulae (hôte écien = mélèze), M. rostrupii (Mercurialis) et M. magnusiana (Chelidonium, Corydalis).

Dégâts

  • Petits chancres, courbures de pousses et dessèchements: quand la pousse principale est affectée, cela se traduit par une perte de croissance et un défaut de forme du tronc (Photo 4).
  • Cette maladie affecte uniquement les jeunes pins avant qu’ils atteignent une hauteur de 2-3 mètres.

Biologie

  • Les pousses de pins sont infectés par les basidiospores qui sont produites au printemps par les téliospores provenant des feuilles mortes de trembles au sol.
  • Les éciospores produites par les pins contaminés, infectent les feuilles de trembles qui produisent à leur tour des urédiospores. Pendant l’été, le champignon se multiplie par contaminations secondaires des feuilles de tremble par les urédiospores.
  • Le champignon passe l’hiver sous forme de téliospores sur les feuilles mortes de tremble.

Facteurs de risque

  • La présence de peuplier tremble est indispensable pour la réalisation complète du cycle biologique du champignon. Il est généralement admis que les risques sont réels quand la distance entre les trembles et les pins est inférieure à 200 mètres.
  • L’infection des pins est favorisée par un climat doux et humide au printemps.
  • Plus la pousse de pins est longue, plus elle a de chance d’être infectée (‘effet cible’). Ainsi les pins à croissance rapide sont généralement plus atteints.

Méthodes de lutte

Lutte préventive

  • Eviter la présence de trembles au voisinage de jeunes plantations de pins. Cependant, l’élimination des trembles doit être faite avec soin car le tremble rejette facilement et les rejets sont plus sensibles à la rouille que les arbres adultes.
  • Dans les stations à haut risque (avec des trembles), il est préférable d’installer un peuplement à haute densité de façon à minimiser l’impact des attaques de rouille (élimination des arbres infectés à la première éclaircie). Dans de tels sites, la fertilisation peut également être repoussée à l’âge où les pins ont atteint 2-3 mètres de hauteur.

Lutte curative

  • Certains fongicides, avec une seule application par an, se sont avérés efficaces vis à vis de cette maladie mais ils ne sont pas homologués en forêt (en France, Espagne et Portugal).
Photo 1 : Infection sporulante (éciospores) de M.pinitorqua sur une pousse de pin en croissance.
Photo 2 : Déformation d’une pousse présentant de nombreuses infections.
Photo 3 : Pin fortement infecté avec déformations et déssèchement de rameaux.

Illustrations : Marie-Laure Loustau


Back to the list