L’Institut Européen de la Forêt Cultivée (IEFC), tout en regrettant que la nouvelle stratégie forestière de l’UE n’ait pas été développée en collaboration avec les États membres et les parties prenantes (ce qui est également souligné dans les conclusions du Conseil de l’UE), se félicite néanmoins de certaines de ces conclusions du Conseil de l’UE sur la nouvelle stratégie forestière de l’UE pour 2030, dont une sélection est mise en évidence ci-dessous.
Dans ses conclusions, le Conseil a souligné la nécessité de reconnaître, de respecter et de maintenir la diversité et les spécificités des forêts et des écosystèmes forestiers, de la couverture forestière, de la gestion et des pratiques sylvicoles, de la propriété et des développements culturels et historiques, tout en soulignant qu’une approche unique dans l’UE pourrait s’avérer contre-productive.
Définitions et indicateurs relatifs aux forêts
Le Conseil est convaincu qu’il convient de tirer pleinement parti des définitions et des indicateurs existants élaborés dans le cadre de processus internationaux et régionaux tels que FOREST EUROPE, qui devraient être pleinement utilisés pour surveiller l’état des forêts dans l’UE.
La gestion durable des forêts (GDF)
Pour ceux qui travaillent avec des forêts plantées depuis plus de 40 ans, il est encourageant de voir que le Conseil reconnaît la GDF telle que définie par FOREST EUROPE et le fait qu’il s’agit d’un concept dynamique et évolutif, fournissant un cadre pour équilibrer la fourniture et l’amélioration des services écologiques, économiques et sociaux des forêts et/ou des écosystèmes forestiers afin de contribuer aux trois dimensions du développement durable et de promouvoir ainsi les multiples fonctions des forêts. Il convient également de noter que le Conseil a souligné l’importance de la gestion durable des forêts “en tant que solution fondée sur la nature” permettant d’assurer la multifonctionnalité des forêts et des ressources forestières tout en contribuant à l’atténuation du changement climatique.
Les conclusions du Conseil invitent également la Commission, en étroite collaboration avec les États membres et d’autres acteurs, à réaliser une évaluation et à décider ensemble si de nouveaux indicateurs, seuils ou fourchettes au niveau de l’UE pour la GDF sont nécessaires et quelle serait leur valeur ajoutée. En outre, ces seuils ou fourchettes doivent être décidés et fixés au niveau national ou régional.
La reconnaissance des systèmes de certification existants est également notée dans la mesure où elle insiste sur le fait que la valeur ajoutée des systèmes de certification volontaire déjà existants pour la GDF devrait être une condition préalable à toute considération d’introduction de nouveaux systèmes de certification, tout en soulignant l’importance de clarifier le besoin de nouveaux systèmes de certification “plus proches de la nature” de l’UE et leur valeur ajoutée démontrable.
Sur la bioéconomie
En soulignant le rôle que les forêts peuvent jouer dans la transition de l’UE vers une bioéconomie circulaire compétitive, durable et verte, le Conseil illustre son engagement et son soutien au secteur forestier et reconnaît le rôle que la production et l’utilisation durables des produits forestiers, qu’ils aient une longue ou une courte durée de vie (mais surtout une longue durée de vie), joueront pour contribuer aux objectifs climatiques et à cette transition durable et verte. Elle souligne également le rôle important des forêts de l’UE dans la lutte contre la perte de biodiversité.
Sur les propriétaires forestiers et les parties prenantes
Au nom de nos réseaux de propriétaires forestiers, nous nous félicitons des encouragements et des appels du Conseil en faveur d’une participation pleine et entière et d’un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes concernées, y compris les propriétaires et les gestionnaires de forêts, dans les consultations préparant la mise en œuvre et dans la mise en œuvre de la stratégie elle-même.
La reconnaissance par le Conseil des rôles clés que les propriétaires et gestionnaires de forêts joueront dans la réalisation des objectifs de la stratégie, notamment en soutenant le développement des zones rurales et en tant que fournisseur de moyens de subsistance et d’importants services écosystémiques, est extrêmement bien accueillie et nous espérons que cette reconnaissance sera suivie d’effets dans sa mise en œuvre. L’invitation faite aux États membres d’explorer les possibilités et d’utiliser des incitations et des solutions financières innovantes pour les services écosystémiques, l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci, la biodiversité, y compris les solutions telles que la sylviculture proche de la nature et l’agriculture du carbone, tout en limitant la charge administrative pour les propriétaires et les gestionnaires de forêts et les administrations publiques, est également accueillie favorablement dans ces commentaires.
Le Conseil convient également de la nécessité d’une approche globale et d’une bonne coordination entre les organes de l’UE compétents en matière de forêts et regrette que la stratégie ne tienne pas compte de la dimension internationale de diverses enceintes internationales et pertinentes.
Si le Conseil se félicite du projet de planter 3 millions d’arbres, il reconnaît également que ce projet devrait être volontaire dans les différents États et que chacun d’entre eux devrait conserver son autonomie pour décider de le mettre en œuvre ou non, conformément à sa réglementation en matière de boisement.
Le rôle essentiel des forêts pour la santé et le bien-être de l’homme est souligné et, en conclusion, le Conseil demande un examen plus approfondi du rôle des forêts et de la gestion durable des forêts dans le cadre de l’approche “Une seule santé”, ainsi qu’un renforcement de la contribution des forêts, des zones naturelles et des parcs publics au bien-être des personnes.
Dr Nick Mc Carthy